Management de l’innovation

Pourquoi gérer l’innovation?
Le management de l’innovation, ou savoir gérer le processus d’innovation, est souvent oublié dans les entreprises. Pourtant c’est l’innovation qui est le moteur de celles-ci, qu’elles soient grandes ou petites.

Gérer son innovation

Mettre en place son processus d’innovation

Peu d’entreprises installent une véritable gestion de l’innovation. Cependant celle-ci est de plus en plus cruciale dans un monde globalisé et en perpétuel changement. Les grands défis actuels, qu’il s’agisse de la digitalisation ou encore de la contrainte environnementale, demandent à l’entreprise de s’adapter en permanence, de trouver des solutions ou encore d’apporter de la nouveauté.

L’innovation est un processus qui fait non seulement appel aux compétences techniques de l’entreprise mais également à des compétences transversales et de gestion. On parle d’alignement stratégique, de motivation des équipes, d’intrapreneurship, de créativité, de gestion des idées ou encore de la gestion du portefeuille de projets. Sans oublier la capacité d’exécution de l’entreprise. S’il y a des constantes à respecter, chaque organisation pourra adapter sa manière de faire et mettre en place sa propre façon de gérer l’innovation.

En effet, au-delà d’une gestion purement technique, le type de management adopté par l’entreprise semble être déterminant dans la capacité de cette dernière à innover. Une véritable culture de l’innovation peut ainsi se développer et permettre aux collaborateurs d’utiliser tous leurs talents au profit de l’entreprise. Par conséquent, gérer le processus d’innovation, c’est d’abord mettre en place un mode managérial qui favorise la communication, l’expérimentation, la créativité et l’agilité.

Pour illustrer ceci, on fera référence au HOW Report publié par LRN (howmetrics.lrn.com). ce rapport synthétise des données récoltées auprès de 16.000 travailleurs situés dans 17 pays. Il montre que les organisations qui misent sur la gestion participative de leurs employés (‘self governance’) tendent à augmenter leurs parts de marché, à atteindre de meilleurs résultats ou encore à améliorer la satisfaction des clients. La performance globale est jugée très performante à 97% pour ces organisations, contre 80% ou 36% pour les entreprises à ‘consentement éclairé’ ou à ‘obéissance aveugle’ (c’est à dire les entreprises qui fonctionnent sur un schéma classique ou sur un modèle autoritaire). Un mode managérial qui mise sur la confiance profite à l’innovation, grâce notamment à un meilleur engagement des collaborateurs. Ce type d’entreprise est en augmentation constante et risque bien de devenir la norme dans les années qui viennent: un tel mouvement sera fort apprécié des jeunes générations, qui privilégient le sens du travail à d’autres éléments de motivation comme la rémunération.

Commencer à gérer l’innovation, c’est tout d’abord préciser la stratégie de l’entreprise ou de l’organisation. Quelle est sa raison d’être? Quels objectifs? Quel est son métier, quel positionnement sur le marché et quelle valeur veut-on apporter au client? Et enfin, quelle ambition poursuit-on? Ces questions fondamentales permettent d’identifier les challenges que l’organisation doit relever et de savoir sur quels domaines il faut déployer une stratégie d’innovation.

Une fois la stratégie clarifiée, l’organisation peut mobiliser des outils de créativité pour générer des idées novatrices, des solutions aux principaux obstacles rencontrés ou pour pousser plus loin les champs d’applications déjà connus. La créativité demande une posture, facilitée par un mode managérial ouvert tel que celui décrit plus haut, et consiste en une véritable méthodologie qui n’a rien à voir avec l’échange de quelques idées farfelues comme on tend encore à le croire aujourd’hui. Elle se nourrit de méthodes éprouvées, parfois décrites il y a plusieurs décennies comme la CPS (pour Creative Problem Solving) ou de pratiques plus récentes comme le Design Thinking. La créativité efficace repose dans tous les cas sur une problématique bien décrite, une équipe motivée et sur une capacité à quitter le contexte connu pour aller puiser ailleurs de nouvelles idées.

Pour terminer nous évoquerons la gestion des projets d’innovation, au travers d’une gestion des idées, du portefeuille de projets et de l’exécution des projets eux-mêmes. Identifier des projets court ou long terme, choisir le nombre de projets ou encore ceux qui ont le plus de chance d’aboutir, ou qui sont le plus porteur pour l’entreprise – c’est à dire pour ses clients, décider quels projets seront déroulés en interne, ou à l’inverse en s’appuyant sur des ressources externes ou en faisant appel à l’open innovation (‘innovation ouverte’)… tout cela demande une attention permanente. Les variables sont multiples et dépendent également du type d’organisation ou d’entreprise à laquelle on a affaire. Ces choix sont opérés en fonction des ressources de l’entreprise: humaines, financières, capacité de production, accès au marché etc.

En conclusion, on voit que de nombreux paramètres entrent en jeu et qu’ils impliquent toutes les strates de l’organisation. Pas d’innovation sans stratégie, pas d’innovation sans capacité financière, humaine, ou sans mobiliser la connaissance client d’un service commercial. Commencer à gérer l’innovation, c’est mobiliser l’ensemble des équipes sur ces questions et, peu à peu, installer une culture propice à son émergence ainsi qu’une gestion de projets efficaces. La bonne nouvelle, c’est que ces changements peuvent intervenir progressivement, et qu’ils sont à la portée de toutes les organisations, petites, moyennes ou grandes, et ce quelle que soit leur finalité sociale!
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